Le 18 avril a eu lieu la première session « Un verre derrière l’écran« . Nous l’avons organisée en collaboration avec Jennifer Vernale au nom de So’HETIC, l’association étudiante de l’école HETIC, en partenariat avec la Gaité Lyrique. Cette rencontre fut l’occasion de débattre autour du thème de l’Identité Numérique. Dans un lieu convivial, le plateau média de la Gaité, nous avons réuni acteurs, spectateurs et débutants du numérique. Au programme : une heure d’échange, accompagné d’un apéritif offert par So’HETIC.

Peppe Cavallari et Jennifer nous ont fait le plaisir d’exprimer leurs sentiments et leur expérience vis à vis de l’Identité Numérique.

L’Identité Numérique, qu’est-ce que c’est ?

Selon Peppe Cavallari, l’Identité Numérique c’est le sujet d’une action qui nécessite trois choses : un nom, un mot de passe, une adresse mail. Il convient de noter l’importance du nom pour exister, il permet d’identifier les autres, et de s’identifier. L’individu est quand à lui, indivisible, contrairement à l’Identité Numérique qui peut être divisée, en de nombreux profils. Nous serons toujours nous-même, indivisible. Et c’est pourquoi, le danger de la crise d’identité existe. C’est un moment où nous ne savons plus qui nous sommes, qui être. L’individu se demande que faire et pourquoi faire ?

Une Identité Numérique pourrait ainsi correspondre à la multiplicité de notre profondeur existentielle, à la projection d’une multiplicité qui habite en chacun de nous pour maîtriser les sujets que nous sommes. Mais alors, quelle est la relation entre notre personne physique et les personnes que nous pouvons créer ? Nous avons peur de perdre la maîtrise de la responsabilité de ce que l’on est.

Selon Peppe, il n’existe pas de fausse identité. À ses côtés, Jennifer secoue la tête et en profite pour raconter son vécu.

Une autre vie

Jennifer a, grâce à Facebook, créé un personnage de toute pièce. Elle s’est dénichée des amis, de vraies personnes, qui pensaient parler à une connaissance. C’est facile d’oublier qui l’on peut avoir croisé dans une soirée. Jennifer s’appelait alors Céline et a nourri son personnage grâce aux profils de ses nouveaux amis. Elle a puisé dans leurs photos, inventé des souvenirs et des rencontres fortuites. Étonnament, plus de 50 personnes sont restées en contact avec elle, sans jamais l’avoir vue. Céline a ainsi tissé des liens, noué de vraies relations à travers Facebook.

Jennifer a tout arrêté, son expérience était allée trop loin. L’objectif d’étudier les relations qui pouvaient être créées était atteint. Comprendre comment créer des liens, comment rencontrer des personnes, et se rendre compte de la facilité d’échange grâce à Facebook. Elle s’est finalement demandée à quel point elle s’éloignait d’elle même, quand est-ce que la schizophrénie pouvait apparaître.

Dans le public, on se demande pourquoi tenter une telle expérience. Étudier ce type de relation , tromper Facebook et la communauté, semble pervers. Et pourtant l’expérience est surprenante : des personnes sont prêtes à se confier à des inconnus sans retenue. Est-ce que c’est l’environnement qui créé la relation ? Comment vivre la distance entre ce personnage et son vrai profil ? Une part de vérité était présente, son identité préservée, Jennifer s’est confiée, au nom de Céline.

Finalement, la vérité n’aura pas été donnée à ses « amis » Facebook. Céline a tout simplement disparu du jour au lendemain. Mais est-il moins pervers de couper le cordon ou de rétablir la vérité ? Cette vérité blesserait certainement des personnes, ces individus qui se sont confiés à une inconnue.

L’illusion, c’est de penser que l’on peut maîtriser son identité. Ce que nous sommes sur Facebook nous échappe, et pourtant on nous fait croire que tout est sous contrôle. Le plus important reste toutefois d’assumer ce que l’on donne au monde entier : vu, pas vu, c’est assumé. Ce qui échappe réellement aux individus, c’est le mouvement de l’identité, le mouvement que notre individualité rencontre tout au long de sa vie, notamment à l’adolescence, propice aux changements, période de construction de soi qui ne permet pas de prendre conscience de qui on est et de qui on va être.

Il y’a toujours eu des pseudos, souvent en lien avec un combat différent de la vie quotidienne. Qu’est-ce qui maintenant, pousse les internautes à utiliser des pseudos ?

L’heure est venue d’écourter le débat, mais on a envie de le continuer, d’écouter les expériences de chacun. La prochaine fois, on se retrouvera pour un after ! Merci à tous les participants pour cette grande première, et à très vite pour une nouvelle rencontre « Un verre derrière l’écran » ! D’ici là, n’hésitez pas à suivre le compte twitter @uvde_ !


2 commentaires

JCB · 26 Juil ’13 à 20:16

Merci pour ce beau texte !

    Anina · 4 Août ’13 à 15:16

    Merci ! Rendez-vous à la rentrée pour de nouveaux débats !

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