Le Leap Motion, créé par David Holz, ancien chercheur de la NASA, attendu depuis un an, est enfin arrivé. Une longue attente pour un projet qui se veut révolutionnaire. « A whole new world » promet la marque, une expérience inédite qui transformera notre quotidien.
À première vue, ce petit gadget, accessible pour une poignée d’euros, est attractif. Il ressemble à un gros briquet, lisse et ergonomique. Le câble est quant à lui plus dérangeant. À droite, à gauche, il traîne sous le poignet et est visuellement perturbant. L’utilisateur s’y adapte, mais l’appareil mériterait une technologie sans fil. La première installation effectuée, l’expérience peut commencer : est-ce que le Leap Motion fonctionne, et surtout, à quel point fonctionne t-il ?
Se dispenser de tout contact avec le clavier ou la souris, à la manière des films de science-fiction, est maintenant devenu possible. En un branchement, une installation – dont la rapidité varie avec la connexion, nous découvrons un dispositif déstabilisant. Les bras levés, l’air un peu idiot, il faut réussir les premières étapes. Le clic n’est pas agile, les déplacements sont laborieux. Il faut être patient, adroit et minutieux pour arriver à l’endroit voulu. Les fonctions de scroll et le zoom ne sont pas très pratiques : encore une fois, il est nécessaire d’être précis. Le Leap Motion est sensible. Les premiers pas ne sont donc pas faciles, mais après un temps d’adaptation, le fonctionnement est intégré et nos mouvements deviennent plus fluides. Les promenades d’apps en apps deviennent plus simples, et il est intéressant de découvrir les quelques applications gratuites, qui permettent de prendre l’outil en main.
AirSpace disponible en ligne
Avec un peu de dextérité – surtout d’entraînement, les applications testées deviennent accessibles. Les tutoriaux – certains restant cependant incompréhensibles, permettent d’appréhender quelques unes des 75 apps de AirSpace. Celui-ci est accueillant et le voyage entre les applications, agréable. Il manque cependant une partie de test pour les applications payantes, dont on ne connaît pas vraiment la qualité avant de l’acheter.
Achat d’AirPoint sur l’AirSpace
J’ai donc décidé de tester une applications payante : AirPoint, application bureautique qui permet de gérer ses présentations PowerPoint ou Keynote, pour 3,58 $. Une fois connecté, l’achat est rapide et fonctionne comme sur l’AppStore.
AirPoint sur Leap Motion, le test
AirSpace vue utilisateur
Cette app payante est plus aboutie que pourrait l’être une gratuite, et pourtant quelques dysfonctionnements demeurent. Les possibilités d’utilisation sont réduites. Le changement entre les slides n’est pas intuitif, et le déplacement dans la présentation n’est pas évident. L’inconvénient principal étant qu’il faut rester proche du Leap Motion. La liberté n’est donc pas complète. L’utilisation d’AirPoint n’est pas convaincante et n’apporte pas de plus aux fonctionnalités de Keynote. Comme prévu, c’est un gadget. La télécommande reste bien plus pratique.
Globalement, les apps ne sont pas suffisamment recherchées. L’utilisateur reste sur sa faim devant le peu de choix et de qualité qui s’offre à lui, malgré l’équipe de 12 000 développeurs lancés dans la course en 2012. C’est donc une version bêta, une V1 lancée en pâture à une meute affamée. Le marketing mis en place autour du lancement de produit devrait quant à lui être un cas d’école.
Rendre les gens impatients dans l’attente d’un produit qui n’existe pas, avec la promesse d’une révolution, est un challenge qui mérite d’être salué – et qui me rappelle vaguement une autre marque. Et pourtant je reste d’autant plus persuadée que cet outil fait parti de l’avenir : il ne sera désormais plus possible de penser technologie sans mentionner les champs de captation, d’interprétation des mouvements de l’utilisateur. Nous attendons maintenant les évolutions qui permettront à ce gadget de briller, et d’obtenir l’aura qu’il peut atteindre.
