À quelques semaines de la Conférence des Nation-Unies pour le Climat (COP21), les organisations du monde entier se mobilisent pour sensibiliser les nations aux dangers des changements climatiques. Pour attirer l’attention des citoyens – et des chefs d’états – Barack Obama a ainsi récemment participé à un épisode de téléréalité Running Wild with Bear Grylls. En deux semaines, il s’est également rendu sur l’Exit Glacier, dont la fonte s’est accélérée, et a été le premier président en exercice à se rendre au nord du cercle polaire, où il a rencontré des Inuits, dont les villages sont menacés par la montée des eaux. Tout un programme.

En France, François Hollande a lancé le lundi 28 septembre à l’ONU, un appel pressant aux dirigeants mondiaux pour qu’ils assurent le succès de cette conférence climatique, dernière chance selon lui de « sauver la planète ». En parallèle, les entreprises réagissent aux actions internationales : Shell a ainsi annoncé ce même lundi, l’arrêt de ses forages en Alaska. Une « immense victoire » selon Greenpeace.

Les villes s’activent pour sauver la planète

Au delà de cette mobilisation de grands acteurs, il existe dans nos villes des solutions créées par, et pour tout le monde. Actions éco-citoyennes, engouements associatifs, installations éphémères, sensibilisation durable, et réels projets pour agir au quotidien prennent forme. Des solutions en lien avec l’adaptation au changement climatique sont ainsi mises en œuvre dans les grandes métropoles. Tour d’horizon.

Avec le « Plan Climat[1] » adopté en 2007, Paris a déjà commencé à agir. L’objectif ? Réduire de 25% l’émission de gaz à effet de serre, et de 25% la consommation énergétique d’ici 2020 (jusqu’à moins 75% en 2050), tout en portant à 25% la part des énergies renouvelables. La ville développe ainsi les énergies renouvelables locales, en particulier le solaire et la géothermie.

Pour accompagner cette diminution de la consommation énergétique, la ville favorise le déploiement d’ampoules LED et l’automatisation de l’éclairage public.

Elle a ainsi pour objectif de réduire de 30% la consommation de l’éclairage public d’ici 2020. Selon le rapport Bleu Climat 2014[2], « l’éclairage public de Paris se décompose en 175 000 points lumineux d’éclairage, 63 000 candélabres, 30 000 consoles d’éclairage, 21 000 supports de signalisation lumineuse tricolore, et 313 sites d’illuminations. Les économies d’énergie, basées sur le remplacement progressif des ampoules énergivores et des luminaires obsolètes, ont atteint 18% en juillet 2014 par rapport à 2004, soit 27 GWh, l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de 300 000 habitants ».

À Lille, la consommation électrique annuelle a diminué de 36% entre 2005 et 2009[3], et la ville a lancé en 2015 un « Plan Lumière[4] ». Ce plan porte sur la reconstruction et la maintenance du patrimoine lumière de la collectivité. Il concerne 26 000 points lumineux et permettra de réaliser une nouvelle économie d’énergie de 21% d’ici 2021. Ailleurs en Suisse, la ville de Landquart dans les Grisons a franchi le pas en 2011[5] en remplaçant tout son éclairage public. La consommation s’en est trouvée réduite de 60%.

Economie d’énergie Paris Lille Landquart (Suisse)
Points lumineux 175 000 26 000 2000
Période de test 2004-2014 2005-2009 2011-2014
Economies réalisées 18% 36% 60%

Consommation énergétique et développement écologique

En France, 12% de l’électricité consommée est dédiée à l’éclairage, pourtant, plus de 70% de cette consommation se fait le jour. En plus de favoriser une utilisation alternative, certaines initiatives permettent d’agir chez soi. Né en 2010, le projet ECHY améliore l’efficacité énergétique en bâtiment : à l’aide d’un panneau fixé sur un traceur, qui suit le soleil tout au long de la journée, ECHY capte la lumière naturelle à l’extérieur des bâtiments, et l’amène à l’intérieur grâce à des fibres optiques. Ainsi, lorsque le soleil ne brille plus, un éclairage traditionnel ou LED prend le relais. Grâce à ce type de solution, le potentiel d’économie d’énergie peut aller jusqu’à 70% par an.

Par ailleurs, Paris soutient le développement des éco-filières et l’innovation dans l’économie verte. Elle accompagne ainsi les petits commerces avec des solutions concrètes disponibles sur le site Paris Commerce Energie. Ces commerçants déploient également des actions durables, à l’image de UpCycly, dont l’objectif est de détourner collaborativement les déchets, pour créer des installations végétales, ou du mobilier d’usage.

Leurs actions dans la ville ? Ateliers de sensibilisation à la récupération des déchets, aménagement d’espaces de vie urbains, événements de fabrication responsable, challenges environnementaux… Une initiative environnementale et citoyenne, qui devient une réelle entreprise, avec un impact social et environnemental fort :

  • 700 ateliers ludiques de créations végétales pour sensibiliser plus de 6000 enfants ;
  • 40 tonnes de déchets détournées avec plus de 3000 personnes depuis un an…
  • et surtout, près de 9 emplois créés et plus de 9000 personnes sensibilisées à la biodiversité et la réduction des déchets !

Ces projets rapprochent les citoyens d’une ville éco-responsable, permettant de s’adapter durablement aux changements climatiques. Et peut-être que la ville du futur se cache dans Masdar City, la cité-laboratoire en cours de construction aux Emirats Arabes Unis. Une ville 100% écologique, un modèle de développement durable à grande échelle.

[1] Plan Climat Paris – http://www.paris.fr/municipalite/action-municipale/paris-pour-le-climat-2148
[2] Rapport Bleu Climat 2014 – http://api-site-cdn.paris.fr/images/152847.pdf
[3] http://www.hauts-de-seine.fr/fileadmin/PDF/Cadredevie/Gestion_de_l_environnement/IDEES/eclairagepublic-Lille.pdf
[4] Plan Lumière – http://www.cofelyineo-gdfsuez.com/2014/12/plan-lumiere-lille
[5] http://www.landquart.ch/leben/wohnen-in-landquart/energiestadt/energieberatung/


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